Les Tables du Comte
A propos... du blason
La famille du Comte, son blason, son histoire...
Les "armes". C'est comme cela que l'on appelle le blason d'une famille.
Simplement parce qu'au début de la chevalerie, le "blason" (sorte de logotype de la famille pour la différencier des autres familles) est bien un élément de l'armement : le bouclier.
La première version des armes du Comte ne possède pas encore de croissants de lune, mais simplement un "chevron" de couleur dorée, et une molette d'éperon, pour symboliser la chevalerie.
Vient l'époque des croisades, et des ancêtres du Comte ont participé, les voilà partis en Palestine.
On ne sait pas si cela s'est bien passé, mais visiblement ils ont apprécié la Palestine, les gens, la culture locale... au point de rajouter sur le blason familial le symbole du croissant.
Dans un monde alors très chrétien, avoir sur ses armes un symbole musulman, le symbole des "mahometans", est assez rare. Et deux fois !
Cela n'a pas dû nous faire de nouveaux copains, c'est sûr.
Croissants sur nos armes qui n'ont pas gêné une carrière à la cour...
Quand la Reine Blanche de Castille, mère de Louis IX (le futur Saint Louis) met au monde en 1225 son dixième enfant, Isabelle, elle choisit comme nourrice, une dame connue pour sa noblesse et ses qualités : Louise de Bizemont.
Hélas, le père, le Roi Louis VIII dit "Le Lion" meurt un an plus tard. Mort bêtement de dysenterie lors d'une croisade contre les Albigeois...
La Reine compte alors beaucoup sur les "nounous" de ses enfants...
La petite sœur de Saint Louis sera donc allaitée, puis éduquée par cette Dame de Bizemont.
Avec le temps, les codes de l'héraldique (l'art des blasons) se perfectionne. Le blason, les armes, transmettent une histoire, des messages, des informations.
On appelle cela des "armes parlantes".
On le décrit ainsi : "D'azur (bleu), au chevron d'or, accompagné en chef (en haut) de deux croissants d'argent, et en pointe (en bas au milieu) d'une molette d'éperon d'or".
On rajoute un casque, des animaux supportant (ici deux lions, que l'on dit "contournés" parce qu'ils sont sur le contour de l'écu), une devise "Jungat stemma virtus" ("joint le courage à ta noblesse") sur une banderole basse...
Sur ces armes-là, nous retrouvons le blason familial, bien évidemment, mais pour différencier sa branche (la benjamine), le comte modifie ses armes.
Un des deux supports, le lion de droite, est remplacé par un ours. Les deux animaux sont dit alors "affrontés" (parce qu'ils se regardent).
Le casque est remplacé par une couronne de comte.
Enfin, la devise change pour cette branche de la famille : "Semper Sapientia, Numquam Credere" ("toujours savoir, ne jamais croire").
Les armes servent, tout comme un logotype aujourd'hui, à caractériser une famille.
Chaque famille possède ses armes, "parlantes", qui peuvent même avoir des variantes selon les branches de cette famille.
Les armes se retrouvent aussi sur des bagues, appelées "Chevalières", et qui servent de cachet, de signature, pour les documents officiels, les courriers.
